Dans la Suisse d’ordinaire si conservatrice, la votation du 3 mars 2024 a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Les électeurs et électrices helvétiques ont clairement décidé de défendre leur système de retraite par répartition, en acceptant à 58,2 % le versement d’un « treizième mois » (appelé « treizième rente ») par le système général des retraites (appelé AVS), une initiative portée par les syndicats.

En parallèle, les électeurs et électrices ont rejeté très massivement – à 74,7 % – le projet de relèvement à 66 ans de l’âge légal de départ à la retraite et d’adaptation automatique de l’âge légal en fonction de l’espérance de vie. Les porteurs de cette initiative, proches des jeunes libéraux, prétendaient ainsi assurer la pérennité du système de retraite par répartition.

« C’est une défaite pour le récit néolibéral sur les retraites », explique à Mediapart Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse (USS), qui est aussi conseiller aux États (équivalent de sénateur) pour le Parti socialiste suisse. La défaite est sans appel, d’autant que la participation est assez élevée pour une votation : environ 58 % des personnes inscrites.